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tout sur les seize, et lui jurants qu'ils n'i avoient jamais pensé. De quoi le dit duc se contenta, et cependant leur dit fort bien que les premiers qu'il scauroit avoir tenu tel langage, fussent des seize ou autres, il les feroit pendre incontinent, sans autre forme ne figure de procés.
Le samedi 29 may, le docteur Mandosze, depuis neuf heures du matin jusques à onze, déclama en latin aux Estats contre la loy salique, le duc de Maienne y assistant ; sans la presence du quel on disoit qu'il eust esté interrompu : car chacun secouoit la teste en se moquant. Ceux de la cour et des comtes ne s'y voulurent trouver.
Le dimanche 3o may, le curé de Saint-A ndré déclama contre la paix ; dit que les politiques ressembloient aux 6 grenouilles qui font coac, coac, et grenouillent tous-
1 jours paix, paix, paix ; appela badaux ceux qui estoient allés aux champs à Saint-Denis, et à Nostre Dame des
: Vertus; et les femmes de sotes cailletes, qui alloient
-    exprés pour voir ce grand nés de Bearnois. Cria contre
r ceux qui deschiffroient les sermons des prédicateurs;*
-    qu'il sçavoit bien qu'on timpanizeroit le sien, et qu'on , diroit qu'il estoit un criart : mais qu'il ne s'en donnoit
-    peine; que le mestier des prédicateurs estoit de crier* -, et pourtant qu'on l'apeleroit criart tant qu'on voudroit,
mais qu'il ne lairroit de crier, voire encores plus fort qu'il n'avoit fait. Au sortir de son sermon et de sa messe, une de ses paroissiennes, nommée madamoi-
' selle Guibert, voiant passer son plat accoustumé.qu'on lui portoit pour son disner, de chez madame de Ne-
moux, commença à dire tout haut : «Je ne m'estonne « pas si nostre curé veult tousjours crier et en con-46.                                                    26
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